Explorer et Grandir Ensemble
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L'école dehors

 

L’école dehors ... C’est quoi ? Pourquoi ?

L’école dehors est bien plus qu’une pratique pédagogique, c’est un projet éducatif, social, politique et économique, c’est un projet global d’éducation et de transformation sociale, surtout actuellement à l’heure de la transition socio-écologique.

5 bonnes raisons pour enseigner dehors selon la occe

5 raisons essentielles pour enseigner dehors 

Enseigner dehors (Outdoor Learning, Learning/Education outside the Classroom) designe une pratique d‘enseignement qui se fait de manière régulière dans l‘espace naturel et culturel proche, de manière interdisciplinaire et en travaillant les objectifs du programme scolaire dans toutes les matières. (Définitions: Council of Learning outside the Classroom, TEACHOUT Project)

Enseigner dehors à proximité n‘est pas une sortie scolaire. Si traverser le quartier pour aller à la cantine ou à la salle de sport est possible, prendre un coin de nature à portée de pied pour salle de classe ne peut être considéré comme telle.

Enseigner dehors permet une meilleure réussite scolaire, cultive les compétences-clés de réussite au 21ème siècle, est bon pour la santé et la gestion du stress, renforce l‘estime de soi, et reconnecte les enfants au réel et à l‘environnement proche.

 

1. Enseigner dehors permet d‘atteindre de meilleurs résultats en langues, en mathématiques et en sciences qu‘un enseignement en salle.

Les recherches sur l‘enseignement dehors montrent que les élèves qui suivent régulièrement l‘école dehors montrent de meilleurs résultats en mathématiques, langues et sciences que les élèves instruits principalement en salle de classe (Kuo et al., 2019; Mirrahimi et al., 2011; Malone & Waite, 2016; Otte et al., 2019). Ils s‘engagent mieux en classe et ils sont plus motivés à apprendre (Kuo et al., 2018; Bolling et al., 2018). Pour travailler les apprentissages fondamentaux en langues et en mathématiques, les spécialistes conseillent de lier l‘apprentissage abstrait, la conceptualisation et la réflexion à de l‘apprentissage direct, par l‘expérience en situation authentique. Pendant la fermeture des écoles, les élèves ont principalement travaillé les langues, les mathématiques et les sciences, et moins les matières artistiques. Ils ont travaillé principalement de manière virtuelle et sur des fiches, et moins dans des situations d‘apprentissage concrètes, authentiques et en passant par l‘expérience directe. Ces situations d‘apprentissage sont donc à privilégier après la rentrée.

2. Enseigner dehors cultive les compétences-clés du 21ème siècle.

Comment les élèves d‘aujourd‘hui peuvent-ils rester compétitifs sur un marché du travail toujours changeant? Les quatres compétences-clés pour une bonne réussite sont (Lamry 2018 ; UNESCO 2014 ; World Economic Forum 2016) : - la communication - la collaboration - la créativité - l’esprit critique Car pour résoudre des problèmes, il faut développer une pensée latérale et nonconformiste, travailler en équipe, être inventif, partager des solutions et tirer profit de ses erreurs. Les recherches montrent que l’école du dehors stimule davantage et plus facilement ces compétences que l’enseignement classique en salle, en plus de l’autonomie, l’autodiscipline, la concentration et les compétences langagières. (Bolling et al., 2018, 2019 ; Kuo et al., 2018, 2019 ; Malone & Waite, 2016 ; Mirrahimi et al., 2011 ) Après cette période de solitude chez soi et de communication virtuelle avec les autres, pour réussir dans la vie, les élèves ont premièrement besoin d'affiner leurs compétences personnelles et sociales, en interagissant avec les autres, portés par une bonne ambiance de groupe.

3. Enseigner dehors est bon pour la santé.

Enseigner dehors renforce le système immunitaire et prévient les chutes, les allergies, la myopie et les maladies cardio-vasculaires. Enseigner en plein air dans un cadre d’apprentissage adapté constitue un acte de promotion de la santé. Les capacités motrices sont stimulées, les enfants sont davantage en mouvement et ont un poids corporel plus équilibré. (Hartig et al. 2014 ; Malone & Waite 2016 ; Raith & Lude 2014 ; Schneller et al. 2017) Surtout après cette période de sédentarisme clos, le travail du corps à l’extérieur est essentiel pour se tenir en bonne santé.

4. Enseigner dehors aide à la gestion du stress et renforce l‘estime de soi.

Être dehors dans la nature améliore le bien-être, diminue les effets des évènements négatifs de la vie et réduit le stress. La gestion du stress ainsi que les stratégies d’adaptation sont des compétences essentielles à la vie. (Hartig et al., 2014 ; Malone & Waite, 2016 ; Mygind et al., 2018 ; Raith & Lude, 2014) Enseigner dehors améliore l’estime de soi, la conscience de soi et la confiance en soi. (Bolling et al., 2019 ; Kuo et al., 2019 ; Malone & Waite, 2016 ; Mirrahimi, 2011 ; Raith & Lude, 2014 ) Cela permet une auto-évaluation plus réaliste et développe un meilleur état d’esprit. Les compétences personnelles transversales ainsi que la résistance psychique sont essentielles, et renforcées. Après cette période, avec une hausse significative de la violence conjugale et parentale, de stress, de désorientation et de diminuation de l’estime de soi pour l’enfant, travailler à l’école sur la confiance en soi et la gestion du stress est primordial.

5. Enseigner dehors reconnecte les élèves à leur environnement proche et équilibre l‘excès de virtuel du au confinement.

Après cette période de „High-Tech“, les élèves ont surtout besoin de „High-Touch“. Les reconnecter les uns avec les autres, avec le monde qui les entoure, les aide à s‘ancrer dans le réel et à vivre et à se responsabiliser dans une communauté. La crise actuelle est en lien avec la dégradation des écosystèmes, renforçant la nécessité de repenser notre rapport au monde vivant. Les expériences directes vécues dans leur milieu de vie créent les bases d’un mode de vie durable (Chawla, 2009 ; Wells & Lekies, 2006). Surtout les expériences dans la nature donnent un sens à la vie et permettent de développer ses propres perspectives et valeurs. Elles favorisent la prise de position dans le monde. Ceci est particulièrement nécessaire après une période de peur, de distance sociale, de méfiance envers l‘autre et l‘extérieur. Redonner confiance en soi et en autrui, se reconnecter aux autres et à l’environnement proche est la base nécessaire pour l’efficacité des apprentissages. Pour préparer les élèves à la vie, privilégions l’enseignement dehors, l’apprentissage global, plein de sens, proche de la vie quotidienne et motivant !

Documents joints

Actualités

A la suite de ces deux années particulières, l’envie d’être en extérieur a permis aux élèves de goûter un sentiment de confort. 2 classes se sont lancées dans l'aventure « école dehors » : les GS et les CE2-CM1.

L'objectif est de sortir de la classe pour expérimenter, observer, toucher... apprendre autrement.

Les bénéfices sont multiples : amélioration du bien-être, développement de la confiance en soi ; stimulation des capacités de coopération et de communication,...

 

Depuis septembre dernier, la classe de GS de l’école Notre-Dame sort tous les mardis matins. Les élèves, ravis, ont découvert les espaces verts de Moncoutant : les espaces proches du stade, la voie verte notamment. Chaque sortie permet une découverte sur la nature, la faune, la flore mais pas seulement. « On regarde aussi les formes géométriques, devant les maisons. On a même observé les graphismes sur les plaques sur les chaussées ! » Mme Bordeau, enseignante et cheffe d’établissement de l’école confirme « C’est vrai, les enfants ont appris à observer, ils sont plus attentifs. Ils aiment et ils attendent ces sorties. Nous avons au départ construit les règles de sécurité, c’était nécessaire pour eux mais aussi pour moi. Nous sommes au tout début de cette pédagogie dont nous avions entendus parler à l’issue du premier confinement. Des formations personnelles en ligne ou par livre sont possibles et aident beaucoup les enseignantes ».

La classe de CE2-CM1 vient de démarrer ce projet également. Les premières sorties et les premiers apprentissages ont visé un travail de repérage spatial. Il a beaucoup plu aux élèves. Mme Billy a déjà conduit ce type d’apprentissage pédagogique dans l’école précédente. « Il est nécessaire de prévoir les vêtements et chaussures adaptés. Une fois commencées, les sorties sont hebdomadaires quel que soit le temps. »

Une formation est envisagée sur le secteur Nord Deux-Sèvres. De plus en plus d’enseignantes souhaitent en savoir plus et demandent à en découvrir les objectifs et les nombreuses possibilités pédagogiques.